Mme Lucie Bernatchez Mainguy a fait don de 250 000 $ à la Fondation Armand-Frappier pour soutenir des projets de recherche scientifique en lien avec l’usage des huiles essentielles pour la prévention et les traitements en santé. Pour discuter de ce geste philanthropique et de la portée que ce domaine peut avoir sur le bien-être de notre société, la Fondation est allée à la rencontre de la donatrice.

Entrevue avec la donatrice madame Lucie Bernatchez Mainguy

FAF : C’est un très grand plaisir pour nous de pouvoir discuter avec vous au sujet de votre soutien à la Fondation Armand-Frappier. Pour commencer, pourriez-vous nous parler un peu de vous-même, de vos travaux et projets, notamment en tant que distillatrice, enseignante et grand-mère?

LBM : Ça résume bien toute une vie! Ça me fait vraiment plaisir aussi de pouvoir partager avec vous cette passion qui m’amène à vous offrir du soutien pour la recherche scientifique.

J’ai un parcours de mère de famille et un parcours d’herboriste devenue distillatrice. Par la force des choses, les hasards de la vie et la passion, j’ai pu diriger une entreprise d’huiles essentielles où j’ai pu initier une série de productions et de produits pendant 34 ans. Passionnée d’aromathérapie, j’ai œuvré à approfondir mes connaissances du domaine, notamment en consultant diverses études scientifiques sur les bienfaits des huiles essentielles. C’est une passion qui a duré, et qui dure encore à ce jour, alors que le sujet demeure d’actualité.

Aujourd’hui, c’est très important pour moi d’impliquer le milieu scientifique davantage dans les preuves d’efficacité et d’innocuité des huiles essentielles, compte tenu de tous les bénéfices qu’on peut avoir en tant que société en ayant recours à ces produits.

FAF : Vous avez fait don de 250 000 $ à la Fondation Armand-Frappier pour le financement de projets de recherche scientifique en lien avec l’usage des huiles essentielles pour la prévention et les traitements en santé. Pourriez-vous nous parler des éléments qui ont motivé ce geste philanthropique? À quels besoins souhaitiez-vous répondre avec votre don?

LBM : Il y a un très long historique derrière ce don, mais l’objectif principal est d’encourager une approche québécoise dans le développement des huiles essentielles. En effet, seulement deux ou trois huiles d’origine québécoise figurent aujourd’hui dans la panoplie de l’aromathérapie mondiale, alors qu’on en a développé plus d’une trentaine! Les fonctions thérapeutiques de toutes ces autres huiles n’ont cependant pas encore été totalement explorées et validées.

En effectuant des recherches sur les travaux de repérage de fonction et de potentialité des huiles, je suis tombée sur les recherches que Dre Lacroix du Centre Armand-Frappier avait réalisées avec son équipe. J’ai été vraiment épatée de trouver cette ressource chez nous! C’est par la suite que j’ai pu découvrir les beaux principes fondateurs de la Fondation Armand-Frappier, ainsi que leur engagement envers l’amélioration de la santé et du bien-être de nos sociétés. C’était très convaincant de voir ces fondements de la science, appliqués à ce qui nous intéresse tous : la santé et la société.

Il faut dire qu’en devenant grand-mère, je suis aussi devenue « longue vue », parce que plus on prend de l’âge, plus on voit les générations nous succéder, et plus on a conscience que le temps jouera soit en faveur, soit en défaveur de nos enfants. Avec la réalisation du temps qui passe, j’ai aussi réalisé que j’avais l’opportunité de laisser une trace positive derrière moi en contribuant à l’avancement de la connaissance, de la science, de la sagesse humaine. C’est parce qu’on grandit tous ensemble que je veux soutenir la science. On a encore beaucoup à apprendre – de mère Nature, on en a encore beaucoup, beaucoup à apprendre!

FAF : D’après vous, quel rôle doivent jouer les entreprises et les individus pour soutenir la recherche scientifique au Québec?

LBM : Je n’ai jamais œuvré au sein d’un laboratoire ou d’un groupe scientifique. Je suis une personne moyenne du grand public – j’ai été femme d’affaires, herboriste, agricultrice et mère de famille. Mon intérêt pour la recherche scientifique est motivé par mon désir d’être informée au sujet de la santé – un désir que nous partageons tous. Ce que je souhaite, c’est que le grand public soit intéressé à en savoir davantage et à être plus participatif dans le domaine de la recherche. Le fait est que le domaine de l’aromathérapie est peu exploré, puisqu’il n’est pas brevetable – ses résultats concernent des produits naturels qui seraient accessibles à tous en vente libre. Les limites d’investissement des compagnies privées étant évidentes, je pense que le soutien financier devrait venir de ceux qui éventuellement profiteront de ces nouvelles connaissances et de cette liberté d’accès – en d’autres mots : nous tous.

Le don que j’ai fait est évidemment nettement insuffisant pour explorer tout le domaine de la prophylaxie liée aux huiles essentielles. Ce que j’espère, c’est qu’en sensibilisant le grand public, en l’informant et en l’impliquant dans la recherche, nous pourrons augmenter notre impact et faire ensemble des découvertes qui changeront nos vies. C’est pourquoi j’appellerais au grand public de se joindre à nous et d’investir en notre avenir en soutenant les travaux essentiels qui ont lieu dans les laboratoires scientifiques des chercheurs du Centre Armand-Frappier.

Pour moi, cette collaboration est un rêve qui se réalise. Mon don était un soutien à la Fondation Armand-Frappier, mais c’est aussi un cadeau que j’offre à mes petits-enfants. Merci à vous pour cette belle opportunité.

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